Le dernier Numix Lab (entre Bruxelles et Amsterdam, du 4 au 8 décembre 2023) était l’occasion de s’interroger sur les pratiques autour de l’art numérique et des lieux les accueillant. Une immersion de 5 jours très active où Unframed Collection a pu poser sa caméra et interroger ceux qui connectent la création XR avec le grand public.
Quatrième rencontre : Laurent Dondey est le responsable développement et itinérance internationale des expositions du Grand Palais Immersif à Paris, une filiale de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais spécialisée dans la production, l’exploitation et la diffusion d’expositions numériques, pour le public parisien, national et international.
Laurent Dondey – Les expositions présentées au Grand Palais Immersif sont pensées pour le lieu, mais dès le départ avec la possibilité de pouvoir voyager en se reformatant et s’adaptant selon les lieux en France ou à l’international. Les contenus proposés, visuels ou sonores, peuvent être présentés ailleurs avec toujours une intention immersive.
Quels sont vos modèles de coopération ?
Laurent Dondey – Nous venons à l’origine d’un univers muséal, avec une forte intention scientifique. Et nous souhaitons la conserver, dans notre rencontre avec le monde audiovisuel, les professionnels du documentaire, les graphistes et infographistes. La création 3D, dans les moteurs de temps réel ou les mondes virtuels est particulièrement dynamique, et c’est ce qui nous intéresse. Il faut encourager ce type de rencontre, souvent heureuse mais complexe, et qui nécessite une vraie direction artistique. C’est un poste essentiel de chacune de nos expositions, susceptible de réunir le compositeur de musique, les graphistes, les développeurs, spécialistes en interaction etc.
Pourriez-vous citer quelques exemples de productions que vous avez initiées ?
Laurent Dondey – POMPÉI a été précurseur concernant le mouvement initié par le Grand Palais Immersif. Il s’agit d’une exposition hybride présentée en 2020, qui a intégré une démarche classique avec des objets du parc archéologique du site de Pompéi. Mais également tout un volet de création immersive et numérique, avec 4 Domus représentant chacun un thème fort avec une expérience immersive.
Laurent Dondey – Un deuxième exemple peut être la présentation à Marseille d’une exposition autour de la Joconde, encore plus immersive avec un vrai environnement tout autour de la salle et des ilôts immersifs traitant de différents sujets. L’an dernier, Venise Révélée a inauguré le lieu pérenne du Grand Palais Immersif dans une ancienne salle de répétition de l’Opéra Bastille et une grande salle cathédrale. Des images superbes en drones et photogrammétrie réalisées par Iconem dans un lieu particulièrement immersif.
Laurent Dondey – Plus récemment nous avons accueilli “Éternel Mucha” sur le peintre de l’art nouveau, et un propos plus proche du biopic qui a montré encore toute l’influence graphique d’Alphonse Mucha jusqu’à aujourd’hui. Enfin, nous venons d’ouvrir une nouvelle exposition dédiée à l’art urbain à l’heure numérique avec “Loading” dont les contenus ont été réalisés par la société Atlas V, et un vrai parcours autour de thématiques sociales et sociologiques sur l’art urbain aujourd’hui.
Comment imaginez-vous le musée du futur ?
Laurent Dondey – Nous aurons sans doute des écrans renouvelés, LED ou autre. La question de l’interactivité est pour moi primordiale, car elle change la donne dans la relation au spectateur et ce volet passif/actif qui se modifie. Nous allons pouvoir nous projeter et voir en dehors des murs. Nous pouvons ainsi imaginer des propositions connectées à plusieurs endroits, collectif.
