Marie, vous êtes écrivaine et scénariste et avez créé deux expériences immersives: Condamnés à jouer (Réalité Virtuelle) et La Petite Danseuse (Réalité Augmentée). Qu’est-ce qui vous a amené à travailler sur ces nouveaux formats ?
Marie Sellier – Depuis toujours, je cherche à varier les approches de l’art dans une démarche tripolaire où voir, savoir et émouvoir sont au coude à coude.
Marie Sellier – Les réalités augmentées m’offrent une nouvelle déclinaison, vivante et merveilleuse, dans le cadre de laquelle ma mission est de capter l’attention des spectateurs-acteurs et de les enchanter. Le médium change, mais le but reste identique : familiariser le public avec l’œuvre d’art, lui montrer qu’elle est accessible, qu’elle mérite d’être regardée dans ses moindres détails, lui donner envie d’y revenir, d’en découvrir d’autres.
“Les réalités augmentées constituent un maillon en or dans la grande panoplie des moyens dont nous disposons. C’est une chance.”
Marie Sellier
Avec une attention particulière au jeune public ?
Marie Sellier – Plus de trente ans après la publication de mon premier livre pour les enfants, je suis toujours animée par un puissant désir de transmission. Ce doit être dans mes gènes, hérité de ma grand-mère qui très tôt m’a prise par la main pour me faire pénétrer dans ce monde bien plus grand que nous qui a pour nom ART.
Marie Sellier – Les jeunes, contrairement à bien des adultes, ne sont pas encore saisis par la grande peur de ne pas être en mesure de comprendre les œuvres d’art, faute d’avoir les bons codes.
Marie Sellier – Ils abordent ce nouveau champ avec leur spontanéité, leur curiosité, leur enthousiasme. Il faut en profiter, arriver à les capter par tous les moyens dont nous disposons, leur donner à voir la formidable richesse de notre patrimoine artistique.
“C’est essentiel, tant je suis convaincue que l’art n’est pas un luxe mais une absolue nécessité, une fenêtre pour mieux vivre et respirer.”
Marie Sellier
Qu’est-ce qui vous a animé – et peut-être dérouté – dans le processus de production de ces expériences immersives?
Marie Sellier – Ces projets ont été l’occasion de belles rencontres et de découvertes de métiers et de procédés dont j’ignorais tout. Ils se sont construits et déroulés dans un climat de connivence et de respect. Le facteur humain est particulièrement important dans ces productions où chacun apporte sa pierre à l’édifice commun. La confiance est essentielle. C’est le meilleur des moteurs !
Comment percevez-vous le potentiel narratif, éducationnel et transformateur de ces technologies immersives ?
Marie Sellier – Aujourd’hui les expériences de réalités immersives ont, à mon avis, toute leur place, au côté des livres et des films, dans les musées, les bibliothèques et tous les lieux de culture. Elles offrent des contrepoints extrêmement vivants et ludiques qui viennent compléter les approches plus traditionnelles. Leur potentiel est immense, les approches et les écritures restant aussi variées que pour les autres médias.
“Il s’agira toujours d’intéresser, d’étonner, de charmer, de faire rire, sourire, battre le cœur…”
Marie Sellier