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Retour sur… La Palette de Van Gogh au musée d’Orsay, avec Agnès Abastad

L’exposition événement “Van Gogh à Auvers-sur-Oise. Les derniers mois” s’est récemment terminé au Musée d’Orsay à Paris, avec un vrai succès public pour cette présentation des dernières semaines de vie de l’artiste et sa production artistique foisonnante. Sur les quatre mois d’exposition les visiteurs pouvaient également découvrir une expérience en réalité virtuelle, LA PALETTE DE VAN GOGH (une production Lucid Realities, Tournez S’il Vous Plait, VIVE Arts & Musée d’Orsay, réalisée par Gordon et Agnès Molia) qui les plongeaient dans les dernières semaines de la vie de Vincent Van Gogh.

LA PALETTE DE VAN GOGH a réuni sur la durée d’exposition 40 000 spectateurs. Un chiffre impressionnant qui est dû au travail d’implantation et de promotion du musée d’Orsay, avec l’accompagnement d’Unframed Collection pour l’exploitation. L’expérience était en effet présentée à côté de l’entrée de l’exposition, bénéficiant également d’un bureau d’accueil vendant les billets directement aux visiteurs n’ayant pas réservé à l’avance. Une proposition qui a portée ses fruits puisqu’un tiers des billets vendus pour découvrir l’expérience VR l’a été via cette possibilité.

LA PALETTE DE VAN GOGH, une coproduction innovante avec le musée d’Orsay

Agnès Abastado – Au cours des dernières années, l’innovation et le numérique ont pris de plus en plus de place au sein du musée d’Orsay et de l’Orangerie. Et cela a amené un vrai changement de paradigme : nous ne sommes plus en train de produire des contenus support pour notre communication, mais bien des dispositifs à part entière qui sont totalement intégrés dans notre stratégie et notre programmation. L’expérience LA PALETTE DE VAN GOGH, et celle sur les impressionnistes qui a suivi (actuellement présentée), en sont le meilleur exemple. Ces objets hybrides, objets de médiation et création à part entière, permettent de compléter notre offre auprès du public.

Agnès Abastado – Explorer ces nouveaux univers, c’est un changement de méthode pour nous, mais pas une découverte. Nous coproduisons déjà des documentaires traditionnels pour accompagner le musée ou certaines expositions. Développer des contenus audiovisuels ou numériques n’est donc pas une révolution (ni juridique ni administrative), même si ici l’innovation est importante. Nous privilégions d’ailleurs ce type de partenariat pour produire ces projets ambitieux, car nous ne pourrions pas y arriver seul. Nous nous reposons donc sur des sociétés de production spécialisées qui peuvent aller chercher des financements complémentaires et amener des processus de fabrication. Le tout dans un vrai esprit de collaboration et d’échange commun sur les sujets abordés ! D’ailleurs, LA PALETTE DE VAN GOGH est un projet que Tournez S’il Vous Plaît (TSVP) a initié en collaboration avec Lucid Realities.

Agnès Abastado – Qu’il s’agisse de créations de commande ou coproduites, elles s’intègrent dans notre offre grâce à un lien thématique fort avec les collections ou la programmation des musées. Dans le deuxième cas, il y a toutefois un vrai prolongement sur la question de la distribution. Et là, c’est nouveau pour nous car cela demande des moyens techniques spécifiques. L’objectif pour les projets comme LA PALETTE DE VAN GOGH (également coproduit avec HTC VIVE Arts) est de voir l’œuvre continuer à circuler après la présentation dans nos murs. Il s’agit d’adresser un public fidèle aux musées d’Orsay et de l’Orangerie, mais aussi d’aller rencontrer d’autres publics (notamment de nouveaux publics qui vont venir avant tout pour l’innovation), et aussi des non publics dans d’autres lieux en France et à l’international. Cela participe au rayonnement de nos collections et savoirs.

Agnès Abastado – Concernant LA PALETTE DE VAN GOGH par exemple, nous avons présenté fin 2023 une version “courte” concentrée sur les dernières semaines de la vie de Van Gogh et en lien direct avec l’exposition “Van Gogh à Auvers-sur-Oise. Les derniers mois”. Une version plus longue, de 20 minutes, présente plus de choses sur l’artiste et sera donc plus adaptée pour être présentée hors cadre de notre exposition et dans d’autres lieux. C’est une vraie stratégie d’aller à la rencontre d’autres territoires, d’autres lieux comme les salles d’arcade VR, avec un contenu adapté. 10 minutes sans l’exposition attenante (qui avait été présentée avant nous à Amsterdam sans la partie VR, et ne sera pas reconduite) pouvait se révéler un peu frustrant. Et cela amène plus d’informations si le contexte n’apporte pas de complément comme nous pouvons le faire intra muros.

Agnès Abastado – Nous avons travaillé très en amont pour pouvoir présenter LA PALETTE DE VAN GOGH à côté de l’entrée de l’exposition. Et au cœur d’un musée comme celui d’Orsay, ça n’est pas chose facile de mettre en place ce type de configuration qui semble logique à première vue. L’implantation s’est évidemment discutée très en avance pour que ces 90 mètres carrés puissent être à l’entrée de “Van Gogh à Auvers-sur-Oise. Les derniers mois”. C’est payant au final quand on voit le succès de l’expérience auprès de nos publics.

Agnès Abastado – Aujourd’hui, nous sommes fiers de produire des contenus de qualité en réalité virtuelle. Pour nous, il faut que cela se fasse dans l’intérêt du public et sans concession sur la qualité scientifique aussi bien que sur la qualité narrative et expérientielle que peuvent apporter ce type de proposition. A l’issue de l’exposition Van Gogh, tout indique dans les retours des visiteurs qu’ils nous trouvent légitime pour proposer ce type de dispositif. Et en tant qu’établissement public, et lieu de recherche, il nous semble important de soutenir l’innovation et la création en France en collaborant avec des producteurs comme Lucid Realities, GEDEON Experiences ou Emissive qui proposent de nouvelles expériences narratives riches. Surtout quand on voit le talent de nos studios français, dans un écosystème (VR, AR, MR…) qui nous intéresse également.

Agnès Abastado – Il faut rappeler que le musée d’Orsay a plusieurs missions, dont la présentation d’œuvres, mais également le rayonnement scientifique et artistique des sujets traités. Prendre part au développement de ces nouveaux environnements numériques et virtuels, c’est important. L’apport scientifique du musée d’Orsay est obligatoire, dans le sens où c’est la garantie de la qualité finale de l’expérience. Notre travail avec les commissaires d’exposition va dans ce sens, avec des échanges réguliers avant même la validation d’un projet. Il faut un accord sur la pertinence scientifique du dispositif, et trouver la bonne place au sein d’une programmation complète. C’est aussi un travail pour les équipes de nos musées de découvrir ces nouveaux formats, de s’y habituer, de comprendre ce que l’on peut en faire. Nous éveillons leur curiosité progressivement.

Vers un modèle de distribution en musée ?

Agnès Abastado – LA PALETTE DE VAN GOGH est un projet dont le modèle d’exploitation a été particulièrement réfléchi, et c’est une réussite au final avec 40 000 spectateurs en quatre mois. Quand on a lancé le projet, il y avait de nombreuses questions à résoudre – et souvent sans modèle de comparaison. Nous avons imaginé un dispositif avec les équipes de Unframed Collection, filiale distribution de Lucid Realities, à partir de nos expériences respectives. Par exemple, la plupart des précédentes expériences VR en musée étaient gratuites, sans horodatage De notre côté, nous avons fait d’autres choix, nous permettant d’accueillir un maximum de spectateurs.

Agnès Abastado – Ce n’est pas parce que nous présentons un contenu numérique innovant que cela doit être gratuit. Le public est habitué à payer des compléments pour des audioguides, des visites guidées ou activités, en boutique… Concernant LA PALETTE DE VAN GOGH, il fallait s’acquitter d’un billet au tarif de 6 euros, en plus du billet d’entrée au musée. Cela a également l’avantage de pouvoir maîtriser le remplissage du lieu (surtout en évitant les absences de dernière minute…). A l’inverse, c’est encore trop complexe de pouvoir associer les deux entrées, entre réalité virtuelle et exposition traditionnelle. Il ne faut pas imposer aux visiteurs les deux, et la jauge de l’exposition était également bien supérieure. En termes de médiation, il faut proposer des contenus et outils diversifiés pour toucher un maximum de public.

Agnès Abastado – Le bureau d’accueil devant la salle VR a été mis en place au démarrage, mais s’est révélé très efficace côté exploitation. Avec notre horodatage et notre jauge, nous étions sur une fourchette basse en termes de visites qui laissaient parfois des sièges inoccupés. Certains visiteurs découvraient l’existence de l’expérience une fois entrés. Un achat de billet en dernière minute, et du surbooking, était donc envisageable sur place. C’était donc très pratique !

Vers les prochains projets … ?

Agnès Abastado – Nous célébrons ce printemps les 150 ans du mouvement impressionniste, et le musée d’Orsay propose une exposition événement autour de cette thématique. Pour accompagner cela, nous doublons ce sujet avec UN SOIR AVEC LES IMPRESSIONNISTES. PARIS 1874, une expédition immersive produite par Excurio et GEDEON Experiences qui sera proposé sur plus de 650 mètres carrés.

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